Une exposition solaire excessive dans l’enfance augmente le risque de mélanome à l’âge adulte. Il y a peu d’étude sur la photoprotection des enfants qui pratiquent des sports d’extérieur. L’objectif principal était d’évaluer le risque lié à l’exposition et les mesures de photoprotection mises en œuvre chez les enfants pratiquant la voile en compétition.

Du 13 avril au 25 mai 2014, un dermatologue a suivi les enfants du NDC voile d’Angers lors de régates. Des mesures physiques ont été relevées de 9h à 17h, tous les ¼ h à l’aide d’un Solarmeter model 6.5. Des mesures épidémiologiques et comportementales ont été évaluées à l’aide d’un questionnaire. La dose cumulée UV en J.m⁻² a été calculée selon la formule : (IUV/40)×temps entre 2 mesures d’IUV×60. Le temps requis pour atteindre la dose érythémateuse minimale (DEM) selon le phototype SP a été calculé selon la formule : dose cumulée UV/DEM en fonction du phototype. L’analyse porte sur les régates pendant lesquelles un IUV maximum significatif était observée : IUV max ≥ 3.

Deux régates ont été évaluées.

Le 13 avril régate à Saint Michel Chef, 27 participants. L’IUV max était de 5,6 à 13h 30. La dose cumulée d’UV était de 1915J.m⁻². La nébulosité variait de 1 à 3 sur 4. La température était comprise entre 16,6 et 27,9°C. La DEM était atteinte avant 12h 15 quel que soit le SP. À 17h, les SPI avaient atteint 9,6 fois leur DEM, les SPII 7,7 fois, les SPIII 6,3 fois et les SPIV 4,2 fois. Aucun ne portait de couvre-chef ou de lunettes. Tous avaient les jambes couvertes, 77,8 % avaient des manches, 92,6 % avaient le torse couvert, 29,6 % avaient appliqué un PPS principalement SPF30 (5/8) et une seule application plutôt à 14h 30 (7/8). Le 25 mai, régate de Piriac, 77 participants. L’IUV max était de 5,6 à 14h 30. La dose cumulée d’UV était de 1531J.^m-2. La nébulosité variait de 3 à 4. La température était comprise entre 16,8 et 25°C. La DEM était atteinte avant 12h 15 quel que soit le SP. À 17h, les SPI avaient atteint 7,6 fois leur DEM, les SPII 6,1, les SPIII 5,1 et les SPIV 3,4. Tous avaient les jambes couvertes ; 23,4 % portaient une casquette, 21 % des lunettes, 94,8 % des manches, 98,7 % avaient le torse couvert. Vingt-six pour cent avaient appliqué un PPS principalement SPF50 (18/20) et une seule application (15/22).

Les conditions d’ensoleillement étaient moyennes au vu du ciel mais notables au vu des mesures. Cela confirme la nécessité d’une photoprotection « en toute circonstance » en extérieur quand le temps passé est long. La photoprotection vestimentaire était correcte pour le corps et les membres mais insuffisante pour le visage (pas de couvre-chef). La photoprotection par application de PPS était insuffisante.

Cette étude met en évidence l’intérêt des campagnes de prévention solaire au sein des clubs de voile.